Moins de 305 euros ? Peu importe. Depuis le 1er janvier 2019, chaque transaction en bitcoins, même modeste ou conclue entre particuliers, déclenche le passage sous les radars du fisc. Les seules vraies échappatoires concernent les paiements de biens ou services d’un montant inférieur à ce seuil. Pour le reste, la machine fiscale ne fait pas de distinction : c’est la règle, nette, sans détour.
Désormais, l’administration fiscale ne se contente plus d’observer de loin. Elle surveille activement les plateformes d’échange et réclame la déclaration de tout compte ouvert à l’étranger. Les oublis coûtent cher. Les modalités de calcul, les délais à tenir, les formulaires à remplir : tout dépend de la nature et du rythme de vos transactions. Ici, l’approximation n’a pas sa place.
Plan de l'article
Comprendre la fiscalité des bitcoins en 2025 : ce qui change et ce qui reste
La fiscalité des cryptomonnaies ne quitte pas son socle : la fameuse flat tax de 30 %, répartie entre 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux, continue de s’appliquer aux plus-values issues de la vente d’actifs numériques. Ce taux ne bouge pas, mais les précisions récentes de l’administration fiscale peaufinent les contours de ce qui doit être déclaré, et la façon de le calculer. À présent, chaque transaction doit tenir compte du prix de cession et du prix global d’acquisition du portefeuille d’actifs numériques, même si plusieurs cryptos sont impliquées.
Concrètement, chaque opération se traite de façon isolée, mais la déclaration s’effectue en cumulant les actifs numériques détenus par tous les membres du foyer fiscal. La bonne nouvelle, c’est que des outils de suivi émergent : certains agrégateurs gèrent le calcul des gains et pertes en rassemblant les données issues de vos plateformes, portefeuilles et exchanges. Mais, au bout du compte, c’est à vous de remplir la déclaration. Toute plus-value doit apparaître dans votre déclaration annuelle, même si les actifs dorment sur une plateforme étrangère ou un wallet offshore.
La France ne se limite d’ailleurs plus à la taxation : elle exige la déclaration des comptes de crypto-actifs ouverts à l’extérieur de l’Hexagone. Les contrôles se multiplient, et chaque wallet situé hors d’un PSAN agréé par l’AMF doit être signalé. Le moindre oubli expose à des sanctions, voire à une procédure de redressement. L’administration fiscale, mieux équipée et informée, croise aujourd’hui ses données avec celles des principales plateformes d’échange. Ici, la vigilance n’est pas un luxe, mais une obligation.
Quels régimes d’imposition pour vos transactions crypto ? Les règles à connaître selon votre profil
Le régime qui s’applique à vos transactions dépend avant tout de votre manière d’investir sur les cryptomonnaies. L’investisseur occasionnel est soumis au régime des plus-values privées. Dans ce cas, la flat tax de 30 % s’applique aux gains générés lors de la revente de crypto-actifs. Retenez une règle simple : seul le passage en monnaie “fiat” (euro, dollar) déclenche l’imposition. Les échanges entre cryptos restent hors radar tant qu’il n’y a pas de conversion en devise classique.
Changement de décor pour le trader professionnel. Ici, les bénéfices relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. L’administration regarde de près plusieurs critères : fréquence des opérations, volumes traités, organisation matérielle. Pas toujours évident de savoir où placer la frontière, d’où l’intérêt de conserver une trace précise de son activité.
Certains revenus spécifiques suivent leur propre logique. Les gains issus du staking, d’airdrops ou du play-to-earn relèvent du régime des bénéfices non commerciaux (BNC). Ils sont imposés à l’impôt sur le revenu, avec, en supplément, les prélèvements sociaux. Les transactions sur NFT obéissent à la même mécanique, même si la fiscalité peut varier selon que le jeton est artistique ou utilitaire.
Voici un aperçu des différents régimes en fonction de votre profil et de vos opérations :
- Occasionnel : flat tax de 30 % appliquée sur les plus-values lors du passage en monnaie traditionnelle.
- Professionnel : régime BIC avec barème progressif, évaluation au cas par cas.
- Staking, airdrops, NFT : taxation en BNC, imposition à l’impôt sur le revenu.
Chaque situation, chaque type d’opération, impose d’examiner la fiscalité crypto sous l’angle de la diversité et des précisions apportées par la réglementation.
Déclarer ses gains en bitcoins sans se tromper : démarches, délais et astuces pour éviter les pièges
Un calendrier à respecter
La période de printemps rime avec déclaration fiscale. Impossible d’y couper : l’administration exige que chaque gain et perte en capital lié à vos transactions sur bitcoins ou autres cryptos apparaisse sur la déclaration de revenus. Le formulaire 2086, en annexe, sert à recenser toutes les opérations imposables : passage en monnaie fiat, paiement de biens ou services, donations. Selon votre département, la date limite varie, mais reste autour de la mi-juin chaque année.
Calculer la plus-value, ligne à ligne
Pour chaque transaction, le calcul doit être précis : il s’agit de soustraire le prix total d’acquisition du portefeuille d’actifs numériques au prix de cession. La méthode consiste à additionner la valeur de tous les bitcoins détenus par le foyer fiscal, mise à jour à chaque revente. Les moins-values ne s’imputent que sur les plus-values de même nature, et seulement sur la même année.
Pour limiter les erreurs ou les oublis, plusieurs points méritent d’être suivis de près :
- Pensez à déclarer chaque wallet, y compris ceux ouverts sur une plateforme étrangère ou via un wallet non-custodial.
- Servez-vous d’outils spécialisés comme Waltio ou Finary pour automatiser la création des relevés et réduire le risque d’erreur.
- Méfiez-vous des comptes à l’étranger non signalés : chaque manquement expose à une amende de 750 € par compte.
Le droit à l’erreur existe, mais il ne protège pas face à des oublis répétés ou des omissions manifestes. Que vous passiez par un PSAN enregistré, une plateforme non régulée ou un wallet atypique, la précision est de mise. Le fisc veille, et la moindre faille peut ouvrir la porte à un redressement.
Au bout du compte, ce n’est pas la somme gagnée qui compte, mais la capacité à tout déclarer, ligne à ligne, sans faux pas. Parce qu’avec le bitcoin, la fiscalité ne laisse plus de place à l’improvisation.